Projet Interreg GRETA

Enjeux du projet

La nappe de l’aquifère rhénan est une ressource en eau souterraine très importante (65 à 80 milliards de m³). Elle est essentielle notamment pour de nombreux usages et pour la richesse de la biodiversité des écosystèmes associés. Les effets du changement climatique sur le niveau de la nappe sont divers et l’évaluation de ces effets constitue un défi scientifique. Le projet GRETA vise à apporter des connaissances sur l’impact du changement climatique sur cette ressource en eau et les écosystèmes associés.

Résultats attendus

L’équipe du projet GRETA développera un ensemble d’outils de modélisation hydrodynamique nécessaire à la mise en place (à terme) d’une gestion quantitative durable de l’aquifère rhénan, et apportera une connaissance sur les liens entre la nappe et les écosystèmes, avec une évaluation de leur vulnérabilité sous climat actuel et futur.

Les résultats seront valorisés et partagés, à travers des publications scientifiques et des supports de présentation à destination du grand public.

A l’issue du projet GRETA, les outils développés pour appréhender la ressource en eau et la biodiversité, en intégrant le changement climatique, seront partagés avec les acteurs de l’eau et de l’environnement du territoire. Le système de modélisation à l’échelle du Rhin supérieur sera notamment validé par le réseau LOGAR - Liaison Opérationnelle pour la Gestion de l’Aquifère Rhénan - et pourra être décliné localement.

Rôle du LIVE

Le LIVE est impliqué dans le volet biodiversité grâce au choix et à l’étude de sites pilotes sélectionnés avec les différents partenaires.

La présence de l’aquifère rhénan à faible profondeur est l'un des éléments clefs de nombreux écosystèmes de la plaine rhénane et de la biodiversité associée. En effet les milieux alluviaux rhénans, forêts alluviales, prairies, gravières, résurgences, rivières etc. dépendent de l’évolution de la piézométrie de l’aquifère, et de manière plus générale, de la disponibilité de la ressource en eau. 

L’évolution de l’aquifère rhénan sous contexte de changement climatique va donc impacter l’état de conservation et la dynamique des écosystèmes. Il est par conséquent nécessaire de mieux connaitre leur répartition et d’avancer significativement sur la connaissance de la nature du lien entre les écosystèmes et l’eau souterraine pour intégrer la préservation de la biodiversité dans la gestion quantitative de l’eau souterraine actuelle et future. 

Programme d'étude

Le programme de travail repose sur 4 axes de travail principaux :

• Caractérisation de l’évolution des nappes, en fonction de divers facteurs (climatiques / anthropiques).
• Développement du système de modélisation LOGAR (Liaison Opérationnelle pour la Gestion de l’Aquifère Rhénan) (modèles hydrologiques, modèle hydrodynamique et modèle de nitrate).
•  Simulation de l’impact du Changement Climatique jusqu'en 2100.
•  Un volet biodiversité et eaux souterraines, dont la caractérisation du lien entre écosystèmes et eau souterraine à l’échelle transfrontalière (et sites pilotes).

Les actions du LIVE contribueront :

• Au recensement et à l'inventaire des données existantes sur les habitats et espèces pertinentes présentant un lien potentiel avec l’aquifère rhénan.  Un travail d’homogénéisation à l’échelle de la zone d’étude (franco-allemand) sera réalisé sur la description des habitats et les référentiels utilisés. Cette synthèse des données sur les habitats sera complétée par des campagnes de terrain sur les secteurs ne présentant pas de données suffisantes,
• A la synthèse des études existantes ou en cours portant sur les écosystèmes en lien avec l’aquifère rhénan prenant en compte les sols hydromorphes,
• A la mise en commun sous format SIG et transfrontalier des données existantes et pertinentes pour l’analyse des relations eaux souterraines sols et/ou zones non saturées et milieux de surface.

L'objectif est d’analyser à une échelle locale le comportement hydrodynamique des eaux souterraines et des écosystèmes sur 3 ans en combinant : 

• un suivi classique hydrogéologique (piézométrie, ph, température…) et écologique (inventaires d’espèces),
• des méthodes analytiques innovantes (ADN environnementale) pour les milieux aquatiques,
• des méthodes issues de la recherche (banques de graines) permettant d’estimer la résilience d’un habitat en caractérisant le stock de graines en dormance dans le sol. 

En fin de tâche, un travail sur l’extrapolation des résultats à l’échelle transfrontalière sera réalisé. 

Participants (ordre alphabétique) : Etienne Chanez, Isabelle Combroux, Serge Dumont, Armando Espinosa Prieto, Laurent Hardion, Eric Maire, Anne Puissant, Laurent Schmitt, Grégoire Skupinski

Régions participantes : Bade-Wurtemberg, Alsace